Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRUIRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 92-93).
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BRUIRE. v. n. Je bruis, tu bruis, il bruit, nous bruissons, vous bruissez, ils bruissent. J’ai brui. Je bruirai. Que je bruisse. Strepere. Ce mot n’est en usage qu’à l’infinitif, & à la troisième personne de l’imparfait de l’indicatif, où l’on dit, il bruyoit. On entendoit bruire le vent, le tonnerre ; pour dire, souffler, gronder. Les flots bruyoient. Il signifie aussi, faire un bruit sourd & confus. Les Soldats firent bruire leurs armes en forme d’applaudissement. Ablanc. Les douleurs des femmes grosses sont causées par des vents qui vont & qui viennent en bruissant par tout le ventre. Mauriceau.

Le Scholiaste de Théocrite dit sur la seconde Idylle : Les Anciens faisoient bruire de l’airain aux éclipses de lune. Il ajoute qu’à Athènes le Prêtre de Proserpine faisoit bruire un vaisseau d’airain. De Mézir. dans son Commentaire sur la lettre de Hypsipyle à Jason p. 604.

Il se dit figurément de la réparation ; on entend bruire son nom, ses louanges de toutes parts. Il est vieux.

Ce mot vient de rugire, comme bruit de rugitus, qui a été dit non-seulement du lion, mais aussi de l’homme, & de quelques autres animaux. Ménage. J’aimerois mieux le faire venir du latin bruitus, qui vient du grec βρύω, qui signifie verser de l’eau en abondance, comme les sources, les fontaines.

☞ Ce verbe n’a point de participe du prétérit. On dit à l’actif, bruyant, qui n’est qu’un adjectif. Voyez ce mot.