Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRUCOLAQUES, ou BRUCOLACAS

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 92).
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BRUCOLAQUES, ou BRUCOLACAS. s. m. pl. Les Grecs appellent ainsi les cadavres des personnes excommuniées, qu’ils disent être animés par le démon : ce qui leur fait donner ce nom de Brucolacas, qui veut dire faux ressuscités. Le démon se servant de leurs organes, les fait parler, marcher, boire & manger. Ils ont quelque rapport avec les utoupi, les striges. Les Grecs disent que pour ôter le pouvoir du démon sur ces excommuniés, il faut prendre le cœur du Brucolaque, le mettre en pièces & l’enterrer une seconde fois, ou, comme le dit François Richard dans sa relation de l’Île de Saint Irène, chap. 15, brûler son corps, & jeter ses cendres au vent. Il y a un article des Brucolaques dans les Huetiana, où le savant Evêque leur donne une autre étymologie. Adrien Baillet dit que ces imposteurs qui publient sous leur nom les ouvrages des savans, qu’ils ont recouvrés, sont semblables aux Brucolaques ou faux ressuscités.