Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRUANT, ou BRUAND

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 91).
◄  BRU
BRUCELLES  ►

BRUANT, ou Bruand, s. m. plus communément breant. C’est un petit oiseau gros comme un moineau, & dont le chant est assez agréable. Cirulus, Florus, & en grec, Anthus. Le Bruant, ou Verdon, que les Italiens appellent Verdone, est un peu plus gros que le Pinson. Les mâles sont presque tous jaunes ; ils ont néanmoins quelques parties des aîles & de la queue qui tirent sur le cendré : les plus grandes pennes sont d’un plus beau jaune ; les plumes de la queue à leur extrémité sont tout-à-fait jaunes ; en dedans elles sont d’une autre couleur. Son bec est gros & aigu, de couleur pâle ; ses jambes & ses pieds sont d’un rouge tirant sur la couleur de chair. L’on en nourrit en cage à cause de la beauté de leur chant. Le Bruant fait sa demeure ordinaire dans les prés humides & pleins d’eau, sur les hauts arbres. Il semble hennir comme le cheval, pour lequel il a de l’antipathie. Son temps est depuis le commencement d’automne jusqu’au mois d’Avril, & pendant ce temps on en prend une grande quantité. Pour en prendre au printemps il faut mettre entre deux rets plusieurs sortes d’herbes, comme lacerons sauvages, & autres dont ils mangent ; l’on y mettra aussi deux ou trois pieds de chardons, avec des rameaux d’arbres, si l’on peut avoir des herbes avec leurs semences, ce sera le mieux. Il faut dresser les plantes de ces herbes comme si elles avoient naturellement crû en ce lieu. Cet oiseau mange de la navette & du chevenis, & fait son nid dans les vallées & lieux bas. Il fait quatre ou cinq petits. Le mâle est d’un vert jaunâtre. La femelle tire davantage sur le gris.

Il y a aussi un Faisan bruand, appelé autrement Coq de bois, ou de bruyère. Urogallus. Il y en a de deux espèces. Voyez Faisan.