Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BROUILLAMINI

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 89).
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BROUILLAMINI. s. m. C’est une terre rouge & visqueuse, naturellement séche avec peu d’odeur & de saveur. On la trouve dans les minières de fer. Biringuccio assure que l’on s’en sert préférablement à la terre sigillée contre toutes sortes de venins. Quelques-uns la confondent avec le bol d’Arménie, & disent que ce mot s’est fait par corruption de boli armenici. Les Médecins s’en servent souvent. Les Peintres s’en servent aussi pour attacher l’or aux ornemens de leurs peintures ; & les Potiers pour teindre leurs pots en couleur rouge.

☞ Les Maréchaux appellent brouillamini, par corruption, une emplâtre pour les chevaux, faite de bol d’Arménie.

Brouillamini, se dit encore d’un bol tiré des carrières, dont on fait une pâte, de laquelle on forme des bâtons plats, de la grosseur & de la longueur du doigt ; ces bâtons s’appellent brouillamini, ou bol en bille.

Brouillamini, est aussi un mot burlesque, pour signifier désordre, brouillerie, confusion, obscurité. Tenebræ, caligo, obscuritas. Il y a là dedans trop de brouillamini. Moliere.