Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRITOMARTIS

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 80-81).
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BRITOMARTIS. s. f. Nom d’une fausse Divinité de l’Île de Créte. Britomartis, Britona. Britomartis étoit une Nymphe de Créte, fille de Jupiter & de Carmé. On lui attribue l’invention des rets, ou filets, dont les chasseurs se servoient autrefois pour prendre des bêtes ; & cette invention lui fit donner le nom de Dictynne, du mot grec δίκτυον & non pas δίκτυς, que les Auteurs du Moréri ont forgé. D’autres confondent Britomartis avec Diane, comme Hésychius, qui dit que Britomartis est la Diane de Créte, ou le nom de Diane dans l’Île de Créte. Solin est de même sentiment, ch. 17 ; mais le Scholiaste de Callimaque, sur l’hymne 3e, qui est à la louange de Diane, dit que Britomartis est une Nymphe, à cause de laquelle on honore Diane en Créte, sous le nom de Britomartis. Le Scholiaste d’Aristophane, dans les grenouilles, act. V, Sc. 2, l’appelle Bretimartis, & dit que s’étant un jour embarrassée dans les filets à la chasse, Diana l’en délivra, en mémoire de quoi Britomartis lui bâtit un temple sous le titre de Diane Dictyne. On dit qu’elle se précipita dans la mer pour éviter les poursuites du vieux Minos qui l’aimoit. Voyez Vossius, De Idol. Liv. I, ch. 17, où il réfute Diodore qui nie ce fait, & Liv. II, ch. 25.

Ce mot est de l’ancien langage de Créte, dans lequel Brito signifioit doux, & Martis Vierge ; Britomartis, douce Vierge, comme nous l’apprend Solin, ch. 17.