Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BREUVAGE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 68).
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BREUVAGE. s. m. Liqueur qui sert de boisson. Potio. Le Condrieux est un excellent breuvage. Le nectar est le breuvage des Dieux. Ablanc. De-là vient qu’en parlant d’une liqueur agréable à boire, on dit que c’est du nectar.

Ce mot a été dit pour biberage, qui se trouve dans les anciens livres, qui vient de biberagium, qui signifioit vin du marché, qui a été fait de bibere, comme abreuver, de adbibere. Ménage. M. Huet croit que ce mot vient de brou, broue, & brouet ; & que ces derniers viennent de braia, ancien mot gaulois, qui signifie de la boue, & qu’on a transporté à toute sorte de liqueur épaisse.

Breuvage, se dit aussi des potions médicinales qu’on donne aux animaux, donner un breuvage à un cheval, à une vache, &c.

On appelle aussi breuvage, le mêlange égal de vin & d’eau que l’on fait sur mer pour la boisson de l’équipage.

Les anciens parlent de certains breuvages préparés pour donner de l’amour, ou de la haine. Les breuvages de haine (μίσηθρα) étoient composés du suc de l’herbe appelée Promethea, & du fiel de quatre animaux. Circé changea les compagnons d’Ulysse en pourceaux par un breuvage magique. Dac.