Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRAVADE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 47).
BRAUBACH  ►

BRAVADE. s. m. Menace d’un fanfaron, ☞ action de braver quelqu’un par ses actions, par ses paroles ou par ses manières. Ferocio insultatio. Ceux qui font le plus de bravades, sont bien souvent les plus poltrons. Voilà où se sont terminées toutes ses bravades. Voit. Fabius étoit trop prudent pour prendre les bravades d’Annibal pour autant d’affronts. S. Evr.

Les bravades enfin sont des discours frivoles,
Et qui songe aux effets, néglige les paroles. Corn

Bravade, s. f. est aussi le nom d’une fête instituée en 1256, par Charles d’Anjou, à son retour de la Terre-Sainte, & qui se fait à Aix en Provence. Celui qui a abattu l’oiseau est déclaré Roi par les Magistrats, il se choisit un Lieutenant & un Enseigne, qui lévent chacun une compagnie ; & la veille de la fête de S. Jean-Baptiste, ils se rendent dans la place de la ville, où le Parlement & les autres Corps se trouvent aussi pour allumer le feu, & cela s’appelle la Bravade ; peut-être parce qu’ils sont braves, c’est-à-dire, vêtus magnifiquement, ou plutôt parce que cette fête fut établie pour entretenir les habitans dans l’exercice de la guerre, & les rendre braves.