Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRAISE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 37-38).

BRAISE. s. f. Bois ou charbon allumé, & dont l’humidité est consumée, ensorte qu’il ne rende point de fumée ; charbon ardent. Pruna. Des marrons cuits à la braise, ou sous la braise. On dit par hyperbole en tâtant le pouls de celui qui a une grosse fièvre, que tout son corps est tout braise. Un amoureux se plaint populairement qu’il a le cœur tout en braise. M. Boile a fait la comparaison de la braise, ou charbon allumé, & du bois luisant, où il montre leur ressemblance & leur différence. Elle se trouve dans les Transact. Philos. n. 32, p. 605 & T. III, p. 646.

Ce mot vient du grec βράζω, bullio, efferveo.

On dit proverbialement, qu’on est tombé de la poële dans la braise ; pour dire, qu’on est tombé d’un grand mal dans un pire. En parlant d’un homme qui s’est vengé promptement d’un tort qu’on lui a fait, ou qui a fait une repartie prompte & vive à quelque chose de piquant, on dit, qu’il l’a rendu chaud comme braise. On dit aussi, quand quelqu’un vient annoncer sans aucune préparation une mauvaise nouvelle, qu’il l’a donné chaud comme braise. On dit encore, d’un homme qui dans un discours ou dans un écrit, passe légérement sur quelque article, qu’il ne veut pas trop approfondir, il a passé là-dessus comme chat sur braise.

Braise, se dit aussi des charbons que les Boulangers tirent de leur four, & qu’ils éteignent pour les vendre. Acheter de la braise chez un Boulanger.