Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRABANÇON

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
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BRABANT  ►

BRABANÇON, ONE. s. m. & f. Qui est du Brabant. Brabantius, Menapius, Ambivaritus. On trouve ce nom dans quelques Auteurs, pour dire une homme de Brabant ; mais aujourd’hui il ne se dit plus guère. On use de périphrase, & l’on dit plus communément les habitans, les peuples du Brabant, &c. On appelle Campine Brabançonne, une petite contrée du Brabant Hollandois, dans la Mairie de Bolduc.

On appeloit autrefois Brabançons des troupes d’aventuriers, ou de bancits, qui faisoient le métier de la guerre, & se donnoient à qui les payoit le mieux ; & on les appeloit ainsi, parce que la plupart étoient de Brabant. On les nommoit autrement Routiers, à cause qu’ils étoient toujours en route pour aller par-tout où ils étoient commandés. Le P. Daniel dit qu’on les nommoit aussi Cotereaux. Il y envoya ses Capitaines & ses Brabançons qui les taillerent en pièces. G. Du Moulin. Le Roi d’Angleterre, irrité du soulevement de la Bretagne, envoya les Brabançons ravager les terres de Raoul de Fougères ; mais les gens de Raoul ayant taillé en pièces ceux qui portoient des vivres aux Brabançons, le reste du obligé de se retirer. Lobineau. Le Roi Philippe Auguste les renvoya aussitôt (les Bretons) du côté de Pontorson & de Mortain avec le Comte de Boulogne, Guillaume de Barres, une grande quantité de Gendarmes François, & les Routiers ou Brabançons qui s’étoient rendu à lui à Falaise, & qui avoient mieux aimé prendre parti dans ses troupes, que de ne plus faire la guerre. Id. Philippe Auguste étant sorti de Mante pour aller à Gisors, le Roi d’Angleterre, suivi de plus de quinze cens hommes de troupes réglées, & outre cela, d’une très-grande multitude de ces bandits appellés Brabançons, ou Cotereaux. P. Dan.

BRABANÇONE. Terme de Fleuriste. Tulipe qui est blanc de lait, pourpre, & qui a un peu de rouge. Cult. des Fl.