Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOURRACHE, ou BOURROCHE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 16-17).

BOURRACHE, ou BOURROCHE. s. f. Terme de Botanique. Le premier est le plus en usage. Borrago. Plante fort commune dans les jardins. Sa racine est blanchâtre, grosse comme le doigt, visqueuse au goût ; elle pousse des feuilles larges, arrondies, succulentes, ridées, âpres dans toute leur surface, à cause d’un poil court & dur dont elles sont couvertes. Ses tiges sont assez foibles, hérissées de petits poils piquans, branchues, hautes d’un pied & demi, garnies de quelques feuilles semblables à celles du bas, mais un peu plus petites. Ses tiges & ses branches se terminent par des bouquets, composés de trois ou quatre fleurs bleues le plus souvent, quelquefois blanches ou couleur de chair, & semblables à une molette d’éperon. Leur calice est vert, velu, découpé en cinq parties jusqu’à la base ; il devient assez grand lorsque la fleur est passée, & il contient quatre semences qui ressemblent à la tête d’une vipère. La fleur de bourrache est du nombre de celles qu’on nomme cordiales. On met les feuilles de bourrache dans les bouillons rafraîchissans, & son suc pousse par les sueurs & la transpiration. Parce que la bourrache est cordiale, on l’appelle en latin borrago, qui vient de corago, n’y ayant que le C qui a été changé en B.

La bourrache ne se multiplie que de graine, qui est noire, d’un rond un peu alongé en ovale bossce, ayant d’ordinaire un petit bout blanc du côté de la base, & ce bout séparé du reste ; la longueur est toute comme entaillée de rayons noirs, qui vont d’une extrémité à l’autre. La Quint. P. VI. pag. 279. La bourrache & la buglose viennent & se gouvernent comme la bonne-dame. On en sème plusieurs fois pendant l’été, parce que leurs feuilles dans lesquelles consiste tout le mérite de la plante ne sont bonne que pendant qu’elles sont tendres & jeunes ; leur petite fleur violette fait un ornement sur les salades. Leur graine tombe aussi-tôt qu’elle est mûre. Id. P. VI. p. 374.