Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOUFFÉE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 988).
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BOUFFÉE, s. f. Petite agitation de l’air, & passagère, qui semble venir du souffle de bouche, tel que les Peintres & les Poëtes le dépeignent sortant des joues enflées d’un vent. Ventiflatus. On le dit aussi du feu, de la fumée, & des maladies qui ne durent pas. C’est en général l’action subite & passagère d’une chose. Une bouffée de fièvre, un accès de fièvre qui n’a point de suite. En parlant d’un homme qui ne s’adonne aux choses que par boutade & par intervalle, on dit figurément, qu’il ne s’y adonne que par bouffées. On dit dans le même sens, bouffées d’humeurs, bouffée de dévotion. Je ne puis jamais oublier cette bouffée de Philosophie que vous me vîntes souffler ici la veille de votre départ. Mad.de Sév. Tout cela est du style familier.

Bouffée, se dit aussi des personnes, mais en mauvaise part. Halitus. Il signifie un souffle qui sort de la bouche de quelqu’un. Il sort de la bouche de ces ivrognes de vilaines bouffées.