Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOUDER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 987).
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BOUDER. v. n. Témoigner par son silence, ou par sa mauvaise humeur, qu’on est fâché de quelque chose, sans se plaindre, ni en vouloir dire la cause. Mussare apud se tacitum. Les esprits foibles & timides sont sujets à bouder. Il ne sort point de la conversation familière.

☞ On le dit particulièrement des enfans qui témoignent quelque petit chagrin par la mine qu’ils font. Cet enfant boude toujours. Morosum esse.

Bouder, s’emploie quelquefois avec un régime actif, & signifie, marquer à quelqu’un qu’on est fâché contre lui ; le lui marquer, dis-je, non pas de paroles, mais par ses manières, par le froid & le chagrin dont on en use à son égard, pour faire sentir qu’on est fâché. Adversari aliquem, leviter abhorrere ab illo. Il me boude depuis trois jours. Il m’a boudé quinze jours pour un mot que je lui ai dit. Vous me boudez. Fuselier. Mentor boudoit Télémaque, lorsque celui-ci prêtoit l’oreille au langage trompeur des passions. Le Militaire en solitude. Il est aussi du style familier.