Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOUCAGE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 980).
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BOUCAGE. s. m. Tragofelinum. Plante ombellifère qu’on a ainsi nommée à causes que ses racines & ses semences ont une odeur de bouc très-forte. Par rapport à ses feuilles, qui ressemblent en quelque manière à celles de la pimprenelle, on l’appelle pimpinella saxifraga. On trouve en France assez communément trois espèces de Boucage, la grande, la moyenne & la petite ; & ces différences se tirent de la grandeur de leur tige & de leurs feuilles ; car elles ont toutes les trois une racine longue, blanchâtre, un peu fibreuse, fort piquante au goût. Leurs feuilles sont rangées comme par paire sur une côte qui est terminée par une seule feuille. Elles ont un goût moins piquant & moins désagréable que leurs racines. Les tiges sont branchues, hautes d’un pied & demi dans la grande espèce, & garnies de grandes feuilles ; au lieu que dans la moyenne & la petite espèce, les tiges sont bien moins hautes, moins branchues, & leurs feuilles sont coupées en des lanières fort étroites. Ses fleurs sont en ombelles : chaque fleur est composée de cinq pétales inégaux, échancrés & disposés en fleur de lis de France. Elles sont communément blanchâtres, quelquefois purpurines. Les semences sont arrondies, cannelées, menues comme celles du persil. Les racines de boucage sont fort apéritives & très diurétiques : on les préfère à celles du persil ordinaire. Elles sont si piquantes qu’elles pourroient servir de poivre. Aux racines du boucage sont attachées quelquefois de petites vessies rondes, qui teignent en rouge comme le kermès.