Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOSSAGE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 974-975).
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☞ BOSSAGE, s. m. terme d’arts. C’est en général une saillie, une éminence qu’on laisse à une surface plane propre au bâtiment, de quelque matière que ce soit. Eminentia, prominentia.

En Architecture, on appelle bossage, une pierre qui a quelque saillie, qu’on laisse sans être taillée dans les bâtimens qu’on élève, pour y tailler ensuite des chapiteaux, des armes, ou quelques autres ouvrages. Eminentia, anaglyphum. On appelle aussi, joindre les pierres en bossage, quand elles avancent au-delà des endroits où sont les joints : comme on laisse certaines bosses aux tambours des colonnes de plusieurs pièces, pour conserver les arêtes de leurs joints de lit, que les cordages pourroient émousser, & pour en faciliter la pose. On appelle encore bossages, certaines pierres avancées qu’on laisse au-dessus des coussinets d’un arc, ou d’une voûte, & qui servent de corbeaux pour porter les cintres.

Bossages, ou Pierres de refend, ce sont les pierres qui semblent excéder le nu du mur, à cause que les joints de lit en sont marqués par des enfoncemens, ou canaux carrés.

Bossage rustique, est celui qui est arrondi, & dont les paremens paroissent brutes, ou pointillés également.

Bossage arrondi, est celui dont les arêtes sont arrondies.

Bossage à anglet, est celui qui étant chanfreiné & joint à un autre de pareille manière forme un angle droit.

Bossage en pointe de diamant, est celui dont le parement a quatre glacis qui se terminent à un point lorsqu’il est carré, & à une arête, quand il est barlong.

Bossage en cavet, est celui dont la saillie est terminée par un cavet entre deux filets. &c.

Bossage, en termes de Charpenterie, est la rondeur en bosse que font les bois courbes, ou cintrés. Arcus. On toise les bois affoiblis exprès de toute la grandeur de leur bossage. On appelle aussi bossage, les parties éminentes ou les plus grosses qu’on laisse sur les poinçons, ou autres pièces de bois qu’on emploie.