Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BLAIREAU

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 917-918).
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BLAIREAU. s. m. Animal quadrupède, autrement nommé taisson. Taxus, meles, ou malis. C’est une sorte de bête puante qui se terre. Animal solitaire, qui se retire dans les lieux les plus sombres & les plus écartés, où il se creuse une demeure souterraine, dont il ne sort guère que la nuit. Il mange de tout ce qu’il trouve, de la chair, des fruits, des graines, des racines, &c. Il dort toute la nuit, & une partie du jour ; ce qui fait qu’il est toujours gras. La femelle fait trois ou quatre petits. Elle met bas en été. On distingue deux espèces de blaireaux. Les uns s’appellent porchins, parce qu’ils ont le nez fait comme celui d’un porc : ce sont les plus gros. Taxus suillus. Les autres se nomment Chenins, parce qu’ils ont le nez fait comme un chien : ceux-ci sont plus petits que les autres. Taxus caninus. Chomel. Cet Auteur écrit bléreau, mais il écrit souvent mal.

Ce mot, selon Saumaise, vient de glirellus, parce que c’est une espèce de loir qui lui ressemble, en ce qu’il s’engraisse en dormant, quoiqu’il diffère en autre chose. On connoît l’âge des blaireaux à la quantité des trous qu’ils ont sous la queue ; car ils augmentent d’un tous les ans.