Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BISSEXTE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 914).
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BISSEXTE. s. m. Terme de Chronologie. Année de 366 jours, qui arrive de quatre en quatre ans, à cause de l’addition qu’on y fait d’un jour, qu’on insère dans le mois de Février, pour remplacer les six heures que le soleil emploie à faire son cours chaque année au-delà de 365 jours. On appela ce jour-là bissexte ; parce que César ordonna qu’il fût intercalé après le 25 de Février, qui étoit le 6 des Calendes de Mars ; ainsi parce que l’on comptoit cette année-là deux fois le 6 des Calendes de Mars, Bissexto calendas, on nomma bissexte le jour qui étoit intercalé ; & année bissextile, l’année où cela arrivoit, Intercalaris dies, annus intercalaris. Les Grecs modernes ont aussi adopté ce mot βίσεξτος, & βίσεξτον, qui se trouve dans Anastasse d’Antioche, & dans un Glossaire manuscrit de la bibliothèque du Chancelier Seguier.

Cependant les Astronomes qui travaillèrent à la réformation du calendrier par les ordres du Pape Grégoire XIII, ayant observé que le bissexte ajoutoit en 4 ans 40 minutes plus que le soleil n’emploie à retourner au même point du zodiaque, ils supputèrent que ces minutes rassemblées composoient un jour en 133 ans. Ainsi pour prévenir que cela ne changeât insensiblement l’ordre des saisons, il fut arrêté que dans le cours de 400 ans l’on retrancheroit trois bissextes. L’année 1700 n’a point été bissextile par cette raison. Ammiam Marcellin rapporte que l’Empereur Valentinien ne vouloit point sortir le jour du bissexte de Février, comme le croyant malencontreux. Voyez le mot An. Le P. Noris se sert pour rectifier la chronologie, de deux bissextes qui sont fixes, l’un en 222, par le cycle pascal de S. Hippolyte, & l’autre en 364 par Ammien. Tillem.

Bissexte. s. m. On nommoit ainsi un certain droit épiscopal, dont parle M. l’Abbé Fleury, & qu’il n’explique pas.