Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BISELLIAIRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 912).
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BISELLIAIRE. s. m. Bisellarius. Ce nom se trouve dans une inscription rapportée par Gruter, p. mxcix, n. 2, Cn. Plaetorio. Viviro. Augustali. Biselliario. Ce mot vient de bisellium, qui, selon quelques-uns, est la même chose que le siège Curule, Sella Curulis ; & selon d’autres un siège plus grand, plus commode, plus honorable, qui se donnoit à certaines personnes aux spectacles, aux théâtres, & dans de semblables assemblées. Le droit d’avoir ce siège s’appelle, sur deux inscriptions trouvées en italie, Honor Bisellii, & par la dernière trouvée depuis quelques années, il paroît qu’au moins quelquefois on achetoit ce droit. L’honor bisellii étoit donc à peu près comme nous dirions en France droit de fauteuil ; & les Biselliaires seroient parmi nous ceux qui dans les assemblées auroient droit de fauteuil, tandis que les autres seroient debout ou assis sur des bancs, des tabourets, des plians, ou des chaises. Ce que nous venons de dire, montre que Scaliger s’est trompé dans les Tables des Inscriptions de Gruter, quand il met les Biselliaires parmi les artisans, comme si c’étoit ceux qui faisoient les sièges appelés bisellia, & non pas ceux qui, comme on l’a dit, avoient droit d’en avoir aux assemblées. C’est une remarque de Pitiscus. Au reste, ces grands sièges appelées Bisellia, étoient anciens. Varron en parle De Ling. Lat. L. IV, & dit que c’étoit des sièges une fois plus grands que les chaises ordinaires, ou bien deux sièges où deux personnes pouvoient tenir. C’est pour cela qu’ils étoient appelles Bisellia, comme qui diroit double siège.