Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BISCAYEN

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 910-911).
◄  BISCAYE
BISCHBURG  ►

BISCAYEN, ENNE. s. m. & f. Qui est de Biscaye, natif originaire de Biscaye. Cantaber. Catel, dans son Hist. de Languedoc, écrit Biscoyn. Larrey, dans son Hist. d’Angleterre, T. II, p. 373, a écïit Biscain avec quelques anciens, & Maty dit Biscain, les Biscains. L’un & l’autre est mal. Il faut dire avec M. Corneille Biscayen, qui se prononce Biscaïen. Les Biscayens sont affables, agiles, vifs, courageux, mais sujets à la colère. T. Corn. Les filles Biscayennes vont tête nue, & se coupent les cheveux, parce que selon la coutume du pays, les vierges ne doivent pas les porter longs, ni être voilées. Quand elles sont mariées elles se couvrent la tête d’une toile jaune, qui fait au dessus du front une espèce de corne qui s’élève en pointe. Cet habillement de tête semble approcher de celui de quelques anciens Espagnols & Montagnards. Id. Les Biscayens ont eu des Comtes ou Gouverneurs, envoyés par les Rois d’Oviédo & de Léon jusqu’en 859. Les Biscayens, au rapport de Botero, prétendent que le Roi, qui se nomme seulement Seigneur de Biscaye, doit entrer dans leur pays avec un pied déchaussé. Id. M. de Tillemont semble éviter ce mot. Il dit toujours, les peuples de Biscaye. Il est cependant françois & en usage.

Biscayen. s. m. Espèce de fusil qui porte beaucoup plus loin que les fusils ordinaires. L’auteur de la nouvelle manière de fortifier les places, dit qu’elles devroient être garnies de fusils boucaniers, & de ceux qu’on appelle biscayens, afin de pouvoir tuer un homme de trois cens pas.