Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BICÊTRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 889).
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BICÊTRE. s. m. Château proche de Paris, au-dessus du village de Gentilly. Une Chartre de l’an 1290, fait connoître que cette maison appartenoit en ce temps-là à l’Evêque de Paris, & quelle étoit appelée la grange aux gueux, ou plutôt aux queux. Ce château ayant été possédé ensuite par Jean, Evêque de Wincestre, en Angleterre, il fut appelé le château de Wincestre, d’où l’on a fait par corruption Bicêtre ; nom qu’il a toujours conservé, quoique dans la suite des temps il ait été démoli & bâti bien des fois. C’est aujourd’hui un hôpital, & une espèce de prison où l’on enferme les gueux, les vagabonds, les coureurs & les libertins.

Bicêtre. Nom populaire & bas, que l’on donne a des enfans criards, opiniâtres, malins, fripons ; adolescens nequam, nebulo ; en un mot, semblables à ceux qu’on enferme à Bicêtre ; car c’est de là qu’est venu ce mots C’est un bicêtre qui me fait enrager. Petit bicêtre, si je vais à toi. Ah les bicêtres, je crois qu’ils me feront désespérer ! Tout cela ne se dit que par le peuple.