Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BEY

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 879).
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BEY. s. m. Terme de Relation. Gouverneur d’un pays ou d’une ville dans l’Empire Turc. Le Bey de Misitra. On appelle beyglière, le vaisseau ou la galère que monte le Bey.

Ce nom, que les Turcs écrivent Begh, ou Bek, ou Beg, comme écrit La Boulaye, & qu’ils prononcent souvent Bey, d’où le mot françois est venu, ce nom dis-je, est un mot turc, qui signifie proprement Seigneur ; mais on l’applique en particulier à un Seigneur de bannière, que l’on appelle aussi dans la même langue Sangiakbeghi, ou bey sangiak, qui signifie bannière, ou étendart chez les Turcs, & la marque de celui qui commande dans un lieu considérable de quelque Province. Il est le chef d’un certain nombre de sphalis, ou cavaliers entretenus d’une Province. Toutes les Provinces de l’Empire Turc sont divisées en plusieurs de ces sangiaks, ou bannières, & chacun de ceux qui en sont pourvus, se qualifie de Bey, ou Sangiakbeghi ; & le Gouverneur général auquel ils obéissent en chaque Province, porte le titre de Beeghiler-Beghi, & Bryler-bey, qui signifie Seigneur des Seigneurs, ou des Beys de toute la Province. Ces Beys sont à-peu près ce qu’étoient autrefois en France les Chevaliers Bannerets. d’Herb. Voyez les Voyages de la Boulaye, p. 534.