Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BEURRÉ

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 879).
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BEURRÉ, ÉE. adj. Qui ressemble en quelque sorte à du beurre. Pinguis. Il se dit de la chair de quelques fruits. En fait de poires crues, j’aime en premier lieu celles qui ont la chair beurrée. La Quint. La poire de bon Chrétien d’hiver n’est pas beurrée. Id. La maturité de la plupart des fruits beurrés passe comme des éclairs, elle n’est pas sitôt arrivée qu’elle dégénère en pourriture. Id.

☞ BEURRÉ. s. f. Sorte de poire fondante, ainsi nommée parce qu’elle fond dans la bouche comme du beurre. Pyrum butyraceum. C’est une excellente poire. Elle est grosse, d’une belle figure, d’un beau coloris. Son eau est douce & abondante, quelquefois parfumée : sa chair fine & délicate, d’un goût relevé. Trop mûre, elle devient pâteuse & insipide. L’arbre qui porte ce fruit, réussit également sur franc & sur coignassier, & dans toutes sortes de terrains. Il charge beaucoup tous les ans. Il y a différentes sortes de beurré, rouge, gris, vert, doré, qui, selon la Quintinie, ne sont point des espèces différentes, toutes ces variétés ne provenant que de la différence de l’exposition, de la vigueur de l’arbre, ou de la branche sur laquelle le fruit est venu. Cela est démenti par l’expérience.

Il y a un beurré blanc qui s’appelle beurré blanc d’Automne ; un beurré doré ; un beurré d’Angleterre, autrement poire d’Angleterre, qui est plus longue que ronde, ressemblant par sa figure & sa grosseur à une belle verte-longue, mais non pas par son coloris ; la peau en est unie, grise, verdâtre, chargée de piqûres rousses, la chair fort tendre & beurrée, bien de l’eau qui est agréable. Sa chair est d’ordinaire farineuse : elle molit aisément, & même sur l’arbre. Elle vient en été. La Quint.