Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BETH

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 875).
◄  BÊTEMENT
BETHA  ►

BETH. s. m. Terme de Grammaire hébraïque. Beth, ou betha. C est le nom de la seconde lettre de l’alphabet hébraïque, qui est le même que le Βήτα des Grecs, & notre B. La forme de cette lettre dans l’hébreu carré est ב. Le beth est une lettre servile, ou une préposition qui répond à l'in des Latins. Ce que dit Zuingle sur cette lettre est singulier ; car, si nous l’en croyons, ce n’est point ici (Exod. VI, 3.) une préposition, c’est un article. Un ב beth, article, n’est pas l’invention d’une érudition bien profonde ; & quiconque entend ainsi l’hébreu, peut sans doute voir dans le texte original de la parole de Dieu, bien des choses qui n’y furent jamais. P. Souc. Disser. p. 303. Le beth est aussi en hébreu une lettre numérale, qui signifie deux ; & deux mille, quand il est devant un nombre de cent.

Ce nom vient du mot hébreu, בית, baith, qui signifie maison, parce que cette lettre, dit-on, en a la forme. Il faudroit donc prononcer baith, qui est la forme absolue de ce nom, & non pas beth, qui est la forme construite ; mais l’usage en a autrement décidé, & l’on dit toujours beth. De ce mot s’est formé en grec le nom du Βήτα, betha, ou vita. C’est la forme syriaque & chaldaïque du nom de cette lettre.

Beth, ou Bed. C est le nom que les Indiens donnent à leurs Livres sacrés. Il ne se dit guère qu’au pluriel. Ils prétendent que Dieu donna à Brama quatre livres, où toutes les sciences & les cérémonies de la Religion des Brachmanes sont comprises, & ce sont ces quatres livres qu’ils appellent des beths.