Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BERNICLES

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 867).
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BERNICLES. Mot populaire, pour dire, rien. Il s’attendoit à avoir un gros profit, & il a eu bernicles. C’étoit encore une sorte de géhenne des Sarrasins, décrite par Joinville. Borel. « Le Sultan menaça S. Louis de le mettre aux bernicles, tourment cruel, où un homme attaché entre deux pièces de bois avoit tous les os brisés ; & il se contenta de dire à ceux qui lui firent cette menace, qu’il étoit leur prisonnier, & qu’ils pouvoient faire de lui ce qu’ils voudroient. » Fleury. « Les bernicles sont deux grands tisons de bois qui sont entretenans en chief. Et quand ils veulent y mettre aucun, ils le couchent sur le cousté entre ces deux tisons, & lui font passer les jambes à travers de grosses chevilles, puis couchent la pièce de bois qui est là dessus, & font asseoir ung homme dessus les tisons, dont il advient qu’il ne demeure à celui qui est là couché point demi-pied d’ossemens, qu’il ne soit tout dérompu & escaché. Et pour pis lui faire, au bout de trois jours lui remettent les jambes, qui sont grosses & enflées, dedans celles bernicles, & les brisent de rechief. Joinville.