Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BERGERIE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 863).

BERGERIE. s. f. Lieu d’une basse-cour où l’on enferme les moutons. Ovile. Voilà une bergerie capable de tenir deux cens moutons. On dit étable pour le lieu où l’on héberge les gros bestiaux. Écurie pour les gros chevaux.

Bergerie, se dit figurément en matière spirituelle du lieu où se retirent les Fidèles qui sont sous la conduite d’un Pasteur. Il faut que le vrai Pasteur entre dans la bergerie par la porte, dit Saint Jean. Il se dit aussi de toute maison qui est sous la conduite de quelqu’un, tant pour le temporel, que pour le spirituel. Elle voit le feu dans sa bergerie. Patr. Les mauvais Pasteurs font périr malheureusement la bergerie du souverain Pasteur, au lieu de la conserver. Abb. de la Tr. La bergerie sacrée de Jésus-Christ. Id. Et qu’y a-t-il à souhaiter davantage que d’être tous rassemblés, selon le désir du Fils de Dieu, dans une même bergerie, & sous un même pasteur. Bourdal. Exh. T. I. pag. 127.

On dit figurément enfermer le loup dans la bergerie, pour dire, laisser fermer une plaie qui n’a pas assez suppuré, ou avant que d’en avoir fait sortir tout ce qui pouvoit être nuisible.

Bergeries, sont aussi des Pastorales, ou Histoires amoureuses décrites sous le nom de bergers. Pastorale Carmen. Les Bergeries de Racan font une très-belle Pastorale. L’illusion, & en même temps l’agrément des Bergeries, consiste à n’offrir aux yeux que la tranquillité de la vie pastorale, à en dissimuler la bassesse, & la misère, & à n’en laisser voir que la simplicité. Fonten.

Avec quelques moutons à peine ramassés,
Retablissons la Bergerie.
Dans l’éclat des siècles passés. Id.