Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BELVEDÈR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 847).

BELVEDÈR. s. m. ou Beloeder. Chenopodium lini folio villoso. Plante annuelle, qu’on seme dans les jardins : elle donne des racines noires, chevelues, d’où part une tige cannelée, haute d’un pied & demi, quelquefois plus, droite, cassante, & qui pousse une infinité de branches dans toute sa longueur, disposées de manière qu’elles forment une pyramide agréable. Sa tige & ses branches sont garnies de feuilles alternes, semblables à celles de la linaire, mais velues. De leurs aisselles à l’extrémité des branches naissent des fleurs qui sont à cinq étamines, soûtenues par un calice verdâtre divisé en cinq quartiers, du fond duquel s’élève un pistil qui devient ensuite une petite semence arrondie, applatie, un peu brune, enveloppée du calice de la fleur.

Belveder, est un nom Italien, qui signifie en François, plante belle à voir, à cause que ses branches sont bien rangées contre la tige, & qu’elles ne s’écartent point d’aucun côté. On a adopté en France ce terme ; & cette plante est connue sous ce nom chez les Fleuristes & les Jardiniers.

Belveder, signifie aussi un lieu élevé où l’on jouit d’un bon air & d’une belle vue. Locus editus præclaro aspectu. Ce mot est purement Italien. C’est quelquefois un petit bâtiment à l’extrémité d’un jardin ou d’un parc. C’est quelquefois un simple berceau élevé sur quelque montagne ou terrasse. ☞ Les Belveders se décorent ordinairement de différens arbres & arbrisseaux.