Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BAROSCOPE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 770).
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BAROSCOPE. s. m. C’est la même chose que Baromètre. C’est M. Bayle & les Journaux des savans d’Angleterre, qui l’ont appelé Baroscope, qui signifie un instrument propre à faire voir ou connoître la pesanteur de l’air ; de Βάρος, pondus ou poids, σκοπέω, video, considero, je vois, je considère. En France le mot Baroscope n’a pas fait fortune, quoiqu’on l’ait employé dans quelques livres ; Baromètre a pris le dessus Voyez ce mot.

Wolphius dans son Aërométrie distingue le baroscope du baromètre. Le baromètre est selon lui, un instrument avec lequel on peut mesurer la pesanteur de l’air, & le baroscope un instrument avec lequel on mesure confusément les différences de la pesanteur de l’air. Il remarque que l’on confond communément ces deux instrumens ; mais il prétend qu’il est plus à propos de les distinguer, parce que c’est autre chose de connoître que l’air est plus pesant en un temps qu’en un autre, que de savoir que la pesanteur de l’athmosphère est plus grande aujourd’hui qu’elle n’étoit hier. Or on le fait, dit-il, si l’on mesure la pesanteur de l’air. Au reste on ne fait plus aujourd’hui de baroscope qui ne soit baromètre, c’est-à-dire, qui ne fasse voir les variations de la pesanteur de l’air par des degrés ou divisions qui sont placées le long du tuyau ; ce qui fait toute la différence du baromètre au baroscope.