Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BARIL, ou BARRIL

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 765).

BARIL, ou BARRIL. Le premier est le plus usité. s. m. Petit vaisseau de bois rond en forme de tonneau. Cadus. On met le vinaigre, le verjus dans des barils.

Ménage dérive ce mot de l’italien barigle, qui a été fait du latin varra, à cause des petites barres qui sont aux barils. Du Cange le dérive de l’Anglois baril. On a dit aussi barille & barillus dans la basse latinité. Bollandus, Act. Sanct. Janu. T. II. p. 1068, ne prend point barile pour un mot latin, mais pour un mot italien : il vient de l’espagnol barril qui signifie proprement un vaisseau de terre, qui a un grand ventre & un cou étroit. On trouve βαρέλι, dans le Glossaire de M. Du Cange dans la même signification.

Un baril de Tamaris, est un baril fait de bois de Tamaris, dans lequel on met de bon vin dont on fait sa boisson ordinaire quand on est sujet au mal de rate. Pomey. Il y a au Tonkin des roseaux si gros, que de l’espace qui est entre chaque nœud on en fait un baril. Kirker. Chin. illust. p. 185.

Le baril de Rome, selon Vigenère, Annot. sur Tit. T. I. p. 1533, tient quatre congies, pese 170 livres, 10 onces ital. des nôtres 118, & tient 76 pintes.

Baril, en italien Barile. C’est la seconde des mesures dont on le sert à Florence pour les liquides. Il faut trois barils pour faire un star, & vingt fiasques pour le baril.

Baril, se dit aussi de plusieurs choses contenues dans un baril. Un baril de poudre à canon. Un baril de moutarde de Dijon. Un baril d’olives. Baril de plomb. Baril d’anchoies. Baril de harengs. Le Viceroi lui envoya deux barils d’un vin très-exquis. Bouh.

Baril à bourse, est un baril couvert de cuir, & qui se ferme comme une bourse, & où le canonier met de la poudre fine.

Baril du quart, est baril de galère, que l’on donne le soir rempli d’eau à ceux qui font le quart de la nuit.

Baril de trompe. Terme d’Artificier. C’est un assemblage de plusieurs artifices appelés trompes', enfermés dans un baril ou fourreau de toile goudronnée, pour les faire partir de dessous l’eau, où on les fait enfoncer jusqu’au collet, par le moyen d’un contrepoids.

Barils foudroyans, sont des tonneaux ordinaires, que l’on remplit d’artifices, et que l’on fait rouler sur les travaux de l’ennemi, pour les brûler & l’éloigner du lieu qu’il veut attaquer.