Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BARBIER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 759).
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BARBIER. s. m. Celui qui fait la barbe. Tonsor. Il y a des Barbiers Etuvistes, d’autres Perruquiers. Eutrapel, Barbier dans Martial, étoit si lent, que durant qu’il faisoit la barbe d’un côté, elle revenoit de l’autre.

Les Romains se passèrent se Barbiers pendant 454 ans. Ce fut Ticinius Ménas, au rapport de Varron, qui en amena le premier dans la ville, à son retour de Sicile. Julien l’Apostat chassa les Barbiers de sa cour.

Les Barbiers n’exerçoient point leur métier dans des boutiques, mais au coin des rues, & par-tout indifféremment où ils se trouvoient.

Les Barbiers furent érigés en corps en 1674 & payèrent pour cela chacun 1500 livres au Roi. Voyez dans les Recherches de Pasquier, Liv. IX, ch. 32 plusieurs choses curieuses sur les Chirurgiens Barbiers.

Aux Indes les Barbiers vont par les rues avec un instrument de cordes nouées, qui s’entrechoquant font du bruit, pour avertir ceux qui veulent se faire raser. Lettr. Ed.

On dit proverbialement, glorieux comme un Barbier. On dit aussi, qu’un Barbier rase l’autre ; pour dire, que chacun dans sa profession se rend des offices réciproques.

On trouve dans les siècles de la basse latinité barberius, pour signifier Chirurgien, parce que ces deux professions n’étoient point distinguées. Voyez les Acta Sanct. Febr. T. II, p. 634. E. 6. 35. Jun. Tom. II, p. 386. A. On trouve aussi barbarius, Ib, p. 382. E, & il se dit non-seulement de celui qui fait la barbe, mais d’un Chirurgien, ou, comme parlent les Bollandistes en cet endroit, d’un Médecin qui fait des cures en travaillant de la main. Barbier s4est aussi appelé dans la basse latinité barbator.

Barbier. s. m. Poisson de mer du genre appelé anthia. Voyez ce mot.