Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BANNIER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 740).
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BANNIER. s. m. Terme de Coutume qui a plusieurs sens. C’est dans la Coutume de Bresse celui qui est établi à la garde des vignes. Bannerius, vinearum custos, vinearum custodiæ præfectus. Il en est de même en Dauphiné. Il est ainsi appelé, parce qu’il dénonçoit les coupables au Châtelain, qui leur faisoit payer le ban, ou amende. Quelquefois le Bannier en faisoit lui-même la recette. A cette fonction de Garde des fruits & de Dénonciateur étoit jointe ordinairement celle de Sergent ; d’où vient peut-être que les noms de Bannier & de Meinier, se trouvent souvent ensemble. Il y a eu des Nobles qui n’ont pas dédaigné d’exercer ces offices en Dauphiné. Valbon, pag. 123, 149. Aux environs de Paris, & dans beaucoup d’autres endroits, on dit Messier, & non par Bannier. Le droit de nommer le Bannier appartient au Seigneur, ou au Châtelain en son absence.

Bannier, est aussi adjectif, & signifie la même chose que bannal. M. de la Mare, dans son Traité de la Police, dit fours bannaux, ou banniers. On dit aussi en quelques endroits, un taureau bannier, taurus admissarius, ou emissarius, dans le même sens que l’on dit, un moulin bannal, ou une boucherie bannière.

Bannier, Bannarius, Bannerius, se dit encore de ceux qui sont sujets au droit de ban. Les banniers sont obligés de se servir d’un four bannal.