Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BANLIEUE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 738).
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☞ BANLIEUE. s. f. Environs d’une ville, certaine étendue de pays, plus ou moins considérable, qui est autour d’une ville, & qui en dépend, en sorte que le juge de police peut y faire les mêmes publications que dans la ville. Banleuca urbanæ juridictionis extra pomœrium fines, ou simplement, ditionis fines, ou territorium. La banlieu, selon Loisel, est estimée à deux mille pas, chacun valant cinq pieds ; ou à six vingt cordes, chacune de six vingt pieds. Ces publications ont été faites dans Paris & dans sa banlieue. Il a été banni de la ville & de sa banlieue, c’est-à-dire, des environs. On le dit aussi des bornes & de l’étendue d’une Juridiction, de son enclave, ou détroit, qu’on appelle en quelques lieux quintaine, ou septaine, dans laquelle le Juge ordinaire de la ville peut faire bannie & proclamation. On appelle aussi banlieue de moulin, l’espace dans lequel s’étend la bannalité.

Ce mot vient du latin banleuga, ou bannileuga, ou banluega, c’est-à-dire, juridiction d’une lieue ; car bannum, ban, signifie juridiction, & la banlieue ordinaire ne s’étend guère qu’une lieue à la ronde d’une ville. C’est ce que les Latins appeloient territoire, territorium ; & à Rome, selon quelques-uns, les Régions urbicaires ou suburbicaire. Regiones urbicariæ, ou surbubicariæ. Dans une ancienne inscription, la banlieue de rome est appelée Regio Romana. Ainsi banlieue en latin c’est Regio. Voyez Ménage ; Du Cange, & Saumaise, dans ses Notes sur les XXX Tyrans de Trebellius Pollion, C. 24, dans l’Hist. Aug. p. 315, 316.