Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BALISIER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 723).
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BALISIER. s. m. ou CANNE D’INDE. s. f. Cannacorus, canna indica. Plante qui vient des Indes, & qui a de ses racines composées de gros nœuds ou tubercules fibreux & chevelus, d’où partent quelques tiges hautes de quatre à cinq pieds, enveloppées de feuilles, qui forment d’abord des cornets très-bien roulés, & qui peu-à-peu se deploient & ont souvent un pied & demi de longueur sur demi-pied ou huit pouces de large : elles sont rayées de plusieurs nervures transversales qui partent de la côte qui sépare la feuille en deux. Ses fleurs occupent le sommet des tiges ; elles sont d’un beau rouge ; chaque fleur est un tuyau découpé profondément en cinq ou six pièces inégales : la pièce du milieu représente une languette, qui est chargée d’un sommet. Le calice, qui est un autre petit tuyau qui enveloppe la fleur dans sa naissance, a à sa base un embryon, qui après que la feuille est passée, devient un fruit qui contient dans ces trois cellules membraneuses des semences brunes, rondes, dures & grosses comme de petits pois : on en fait des chapelets. Il y a plusieurs espèces de balisiers qui different entr’elles par la couleur de leurs fleurs, par la grandeur & par la largeur des feuillets. Comme les feuilles de balisiers sont fermes, elles servent aux Indiens à envelopper plusieurs drogues, & même quelquefois à couvrir leurs cabanes. Les Auteurs Botanistes ont parlé de cette plante sous le nom de canne d’Inde, canna Indica, & de Flos Caneri. Voyez Dalechamp & le P. Du Tertre. Hist. des Antil. T. II, p. 126.