Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BALCON

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 719).

BALCON. s. m. Avance, construction de pierre ou de bois, portée sur des colonnes, attachée en saillie au-delà du mur d’un bâtiment, & enfermée d’une balustrade de fer ou de bois, pour y prendre l’air, ou pour découvrir de plus loin. Podium, menianum. On appelle aussi balcon, la balustrade même de fer composée de balustres plats ou ronds, avec frises sous l’appui, & des pilastres de fer aux encognures. Les grands balcons sont ceux qui portent en saillie, & qui sont plus larges de les croisées. Les petits balcons sont ceux qui sont entre les tableaux des croisées, & qui servent d’appui.

Balcons sur la mer, sont des galeries qu’on éleve sur le devant, & aux têtes de certains vaisseaux, ou pour l’ornement, ou pour la commodité.

Ce mot vient de l’italien balcone, qui a été fait du latin palcus, ou de l’allemand balk, qui signifie poutre. Men. Du Cange, après Acharisius, dit que c’est un nom propre venu des Vénitiens ; quelques-uns disent des Génois. Covarruvias croit que ce mot vient du grec βάλλειν, jacere. Car il dit que les balcons sont proprement des avances, des tourillons sur les portes des citadelles, d’où on lançoit toutes sortes de traits sur les ennemis. Le P. Janning, Jés. dans les Act. SS. Jun. Tom. I, p. 709. D. sur le mot balconum, qui se trouve dans les Actes de S. Bertrand, Patriarche d’Aquilée, dit que ce mot est un augmentatif de palcus, qui signifie suggestus ; que l’un & l’autre de ces mots ont été portés en Italie par les Lombards, & qu’ils viennent de l’allemand balk, qui signifie poutre.