Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BAL

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 714).
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BAL. s. m. Assemblée de jeunes gens de l’un & de l’autre sexe pour danser. Chorearum celebritas, celebres choræ. Ballatio se trouve dans quelques Auteurs Ecclésiastiques. Il y aura chez un tel bal, ballet & comédie. La fiancée est la reine du bal. Ces Messieurs ont couru le bal toute la nuit, & ils ont été à sept ou huit bals différens. Selon S. Chsysostôme, il n’y a point de plus dangereux ennemis que ces divertissemens nocturnes, ces bals & ces danses pernicieuses. S. François de Sales, dans l’Introduction à la vie dévote, ch.33, blâme aussi bien fortement les bals ; il avoue que les bals & les danses sont choses indifférentes de leur nature ; mais il soutient que de la manière dont cet exercice se fait ordinairement, il est plein de danger & de péril. Bussy Rab. dit à-peu-près la même chose.

On appelle la Reine du bal, celle à qui on donne le bal, & qui en fait les honneurs. On appelle aussi le Roi du bal, celui qui en fait les honneurs, & qui danse le premier.

Desmarêts a dit figurément & poëtiquement de la nuit, qu’elle conduisoit dans le ciel le grand bal des étoiles..

Nicot dérive ce mot du grec βαλλίζω, qui signifie tripudio, je danse : d’autres le font venir de βάλλω, & même de Baal, nom d’une idole qu’on honoroit en chantant & en dansant. Selon le P. Pezron ball est un mot celtique d’où vient bal, ballet, & même le grec βαλλίζω, danser.