Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BADE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 694).
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BADE. C’est le nom de quelques villes d’Allemagne. Bada, ou Badena. En allemand Baden. Quelques-uns écrivent même Baden en françois mais il est mieux d’écrire Bade, & l’on prononce toujours ainsi.

Bade. Petite ville en Suisse, sur la rivière de Limmal à cinq lieues au-dessous de Zurich. Bada, Badenæ aqua, Castellum aquarum, aqua Helvetia, Therma superiores. Elle est renommée pour ses eaux chaudes & médicinales, & capitale d’un petit comté dans l’Argow. Maty.

Bade en Suabe, à une lieue du Rhin, dans le marquisat de Bade-Baden, à cinq lieues de Strasbourg, & à huit de Spire. Bada, Therma inferiores. Bade est une jolie ville. Elle a des bains renommés. Le marquisat de Bade, Badensis marchionatus, est du cercle de Suabe. Il a au nord le Palatinat du Rhin & l’évêché de Spire, au levant le duché de Wittemberg, & le comté d’Eberstrein, au midi l’Ortnaw ; & au couchant l’Alsace, dont il est séparé par le Rhin. Il est divisé en Marquisat supérieur, ou de Bade Baden, dont Bade est capitale ; & en marquisat inférieur, ou de Bade-Dourlach dont Dourlach est la capitale. Maty. La Maison de Bade est très-noble & très-ancienne. Les uns la font descendre des Rois Goths, d’autres des Ursins, & d’autres des Ducs de Zéringhen, ou des Seigneurs de Véronne. La branche de Bade-Baden est catholique. Celle de Bad Dourlach est de la confession d’Ausbourg. Maty. Le Prince Louis de Bade a été un des plus grands Généraux qu’ait eu l’Allemagne. Voyez Imhoff sur le Marquis de Bade, Notit. Imper. Procer. Lib. IV, C. VIII.

Il y a encore une petite ville nommée Bade, dans l’Autriche, à six lieues de Vienne au midi.

En allemand bad signifie un bain, & baden, se baigner. Tous ces lieux, & beaucoup d’autres, portent ce nom, parce qu’ils ont des bains.

Bade (les dez de). Tessera badentes lusoriæ, qui se trouvent dans beaucoup de collections, ne sont point de véritables pierres. Ces dez sont factices, & quoiqu’on en ait trouvé un assez grand nombre répandus dans les campagnes, aux environs de la ville de Bade, en Allemagne, ils n’en sont pas plus réels. On pourroit présumer que les soldats des légions romaines qui ont campé autrefois dans ces cantons, se sont servi de ces dez pour jouer. D’autres disent que l’on avoit institué dans ces mêmes pays des jeux en l’honneur de la Déesse Isis, & que ces dez étoient de quelque usage dans ces sortes de fêtes.