Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BABIL

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 685).
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BABIL. s. m. Abondance de paroles superflues : superfluité excessive de paroles. Multiloquium, garrulitas, loquacitas. Les femmes & les vieillards ont toujours trop de babil. ☞ Il nous étourdit par son babil. On dit d’un homme qui parle beaucoup, & qui n’a point d’esprit, qu’il n’a que du babil.

Dans le fond de ce monument
Une Dame est ensevelie,
Qui tant qu’elle eut un jour de vie,
Ne put se taire un seul moment :
Elle parlait à toute outrance,
Sa langue alloit comme un torrent ;
Et son babil étoit plus grand
Que n’est à présent son silence.

Imprudence, babil & sotte vanité,
Et vaine curiosité,
Ont ensemble étroit parentage :
Ce sont enfans tous d’un lignage.

La Fontaine.

Nicot dérive ce mot de babel, où se fit la confusion des langues. Ménage veut qu’il vienne de bambinare, qui a été fait de bambino, italien, diminutif de bambo, lequel est dérivé du syriac babion, qui signifie enfant, d’où on a fait aussi babiole & bimbelots, signifiant des poupées.