Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BÉATIFICATION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 814-815).
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BÉATIFICATION. s. f. Acte par lequel le Pape, ☞ après la mort d’une personne, déclare qu’elle est bienheureuse : par lequel, disent les Vocabulistes, il déclare seulement qu’une personne qui n’est plus de ce monde, jouit du bonheur éternel dans les Cieux. Alicujus in Beatorum numerum adscriptio. La béatification diffère de la canonisation, en ce que dans la béatification le Pape n’agit pas en juge qui décide sur l’état de celui qui est béatifié, mais il accorde seulement à certaines personnes le privilège d’honorer d’un certain culte religieux celui qui est béatifié, sans encourir les peines portées contre ceux qui rendent un culte superstitieux. Dans la canonisation il parle en juge, & comme l’on dit, il prononce ex cathedra, sur l’état de celui qu’il canonise. Voyez Castellinus, Galesinus, Catelarius, Lezana, Silveira, Scacchi, &c. La béatification a été introduite depuis qu’on a jugé à propos de ne plus traiter la canonisation des Saints que par de longs délais, pour s’assurer davantage de la vérité dans les voies des procédures les plus sévères. Bail.

Quelques uns ont cru que l’origine de la béatification ne peut pas remonter plus haut qu’à Grégoire X, mais on ne peut pas douter de la béatification de Guillaume, Hermite de Malaval en Toscane, par Alexandre III. Le Cardinal Lambertini, Archevêque de Boulogne, Pape sous le nom de Benoît XIV, a publié en 1734, un volume in-folio sur la béatification & la canonisation.