Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BÂTIMENT

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 797).
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BÂTIMENT. s. m. Ouvrage fait par des Architectes & des Maçons. Ædificium. Il se dit non-seulement des maisons & palais, mais aussi des Eglises, des ponts, aqueducs, & autres édifices publics, ou particuliers ; en un mot, de tout ce qui sert ou à la Religion, ou à la sureté, ou à l’utilité, ou à la magnificence. Un bâtiment régulier est celui dont le plan est d’équerre, qui a ses côtés opposés & égaux, & dont les parties sont disposées avec symétrie. Un bâtiment isolé est celui qui n’est lié, ni attaché à aucun autre. On appelle bâtiment enterré, un bâtiment dont l’aire est au-dessous du rez-de-chaussée ; bâtiment déchiré, une maison ouverte, & dont on rebâtit les murs. Il y a en France des Intendans, des Contrôleurs, & des Trésoriers des bâtimens du Roi. Les bâtimens modernes sont plus beaux & plus commodes que les anciens. La 90e épître de Sénèque contient une ingénieuse invective contre la magnificence des bâtimens.

Tantôt je chanterai tes pompeux bâtimens,
Du loisir d’un Héros nobles amusemens. Boil.

Bâtiment, se dit aussi en fait de Charpenterie, de ce qui regarde en général les vaisseaux, tant de mer que des rivières. Navis, navigium. L’armée du Roi est composée de tant de grands bâtimens, & de tant de petits. On le dit plus ordinairement des vaisseaux marchands. Un bâtiment ras est un vaisseau qui n’est pas ponté. Un bâtiment délicat est un navire foible de bois.