Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AUBADE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 622).
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AUBADE. s. f. Concert qu’on donne dès le matin vers l’aube du jour, à la porte ou sous les fenêtres de quelqu’un. Antelucanus ad fores alicujus gratulantium concentus. Les tambours, les haut-bois, vont donner des aubades à leurs Capitaines le jour de l’an, le jour de leur fête.

M. le Fevre dit qu’on appelle ces concerts Aubades, quòd sub albam, id est, auroram, edi soleant ; & l’étymologie est vraie.

Aubade, se dit figurément, à contre-sens, d’une insulte, ou affront qu’on fait à quelqu’un. Injuria, contumelia. Quand des Sergens viennent exécuter dans une maison, c’est une étrange aubade pour le maître. Il n’est reçu que dans le discours familier.

La pauvre Noblesse d’Anjou
Fut une nuit troussée en male
Par une troupe Impériale.
L’Allemagne a fort étalé
Le mérite de cette aubade :
Par-tout elle en a fait parade
Comme d’un succès signalé. Ab. Reg.

Souventes fois par-devant la maison
De Monseigneur viennent à grande foison
Donner aubade à coup de hacquebutes,
D’un autre accord qu’épinettes ou flûtes.Marot.