Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ATTERRER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 607).

ATTERRER. v. a. Renverser un homme par terre. Dejicere, sternere, prosternere. Le grand effort des lutteurs consistoit à atterrer leur homme, à le jeter par terre à force de bras. ☞ Il n’est guère d’usage au propre. On dit terrasser.

Atterrer, se dit figurément, pour dire, perdre quelqu’un, détruire sa fortune, le ruiner entièrement. Perdere, evertere. ☞ Les Goths achevèrent d’atterrer la puissance des Romains. Scipion atterra Carthage. Il signifie aussi affliger excessivement, accabler quelqu’un. Affligere. Il a été atterré par les menaces & par la colère du Roi. S. Evr. Il avoit soutenu ses malheurs avec assez de contenance ; mais ce dernier coup l’a atterré. Ce chicaneur a tant fait de procès à ce Gentilhomme, qu’il l’a enfin atterré.

Atterrer. Briser, rompre, dans l’Économie animale, se dit de l’action que les parties grossières des humeurs & des alimens agitées d’un mouvement intestin, excitent les unes sur les autres. Les particules salines & terreuses s’atterrent les unes les autres. Il est presque, en Physiologie, synonyme à briser. Encyc.

ATTERRÉ, ÉE. part. Dejectus, prostratus.