Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ASTARTE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 578-579).
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ASTARTE. s. f. Astarte. Ce mot est le même qu’Astaroth, dont Astarte est la forme grecque. Il n’y a pas d’apparence de tirer ce nom, avec Guichard, de סהד, rond, parce qu’elle étoit adorée sous la forme d’un Astre, au rapport de Giraldus. C’étoit aussi la même Déesse, aussi-bien que Atergaris & Desceto, qui, selon Selden, sont tous des corruptions du même mot Astaroth, & des noms de la même Divinité. Cicéron croit que l’Astarte des Phéniciens est une des quatre Vénus. Suidas est dans la même opinion. M. Beger, aussi-bien que Bochart, remarque après Pausanias, que c’étoit Vénus armée, ou Vénus déesse de la guerre ; car Pausanias dit que les Cythéréens qui l’adoroient sous cette figure, & sous ce nom, l’avaient appris des Phéniciens. Lucain croit que c’est la lune. S. Augustin, L. VII. Locut. C. 16, assure que les Carthaginois appeloient Junon, Astarte. Bochart croit que S. Augustin parloit suivant l’opinion des Romains, qui se trouve dans Horace, L. II. Od. 1. Virg. Enéid. L. I. v. 15. Tertull. Apol. C. 25. S. Cyprien, De idol. vanit. Solin, C. 20 ou 27. Il y a sur des médailles de Bérite & de Césarée une figure de femme demi-nue, ou ayant une robe retroussée, la tête couronnée de tours, s’appuyant d’une main sur un bâton croisé par en haut, tenant quelquefois une corne d’abondance, & quelquefois étant dans un temple, & ayant devant elle sur une colonne une victoire qui la couronne. Les Antiquaires la prennent pour une Astarte. Il y a une médaille d’Elagabale frappée à Sidon, au revers de laquelle il y a un char couvert, & dont la couverture ou l’impériale est soutenue de quatre colonnes ; il y a dessus quatre branches de laurier. Dans le char est une figure assise, qui tient devant soi un bouclier qui la couvre toute depuis le menton jusqu’aux genoux. M. Beger, T. II, p. 711, prétend que c’est le char d’Astarte. L’inscriprion est, Col. aur. pia. metro. & dans l’exergue, Sid.