Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ASCHENEZ

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 549).

ASCHENEZ. s. m. Ce nom est pris dans l’Ecriture pour les peuples d’Arménie, & de Médie par quelques Auteurs. D’autres le prennent pour un peuple du Nord. Les Rabbins appellent les Allemands Aschénez. D’autres veulent que ce soit l’Asie mineure, & ils y placent l’Ascanie, qui est une partie de la Phrygie & de la Mysie. Onkelos, dans ss Paraphrase chaldaïque sur la Genèse, entend par ce mot la Caramanie, autre grande contrée de l’Asie mineure, si l’on en croit Grotius ; & selon lui, c’est ce qui a donné occasion à l’erreur des Rabbins, qui ont pris ce nom pour la Germanie. Il est certain que l’endroit où Jérémie en parle, G. LI. v. 27, ne peut s’entendre ni de la Germanie, comme font les Rabbins, ni de la Gothie. Car soit que le Prophète parle là de l’armée que Darius opposa à Alexandre, ou de celle des Babyloniens contre les Médes, ces Princes ne tirèrent point de troupes ni de la Germanie ni de la Gothie, qui n’étoient point sous leur puissance. Pour Onkelos, je ne sais où Grotius a pris qu’il interprète ce mot Caramanie. Car certainement Aschenez ne se trouve dans tout le Pentateuque qu’une seule fois, Gen. X, 3, & là, comme par-tout ailleurs, Onkelos ne met purement que le mot hébreu Aschenez. Tout ce que l’on peut inférer de ceci, c’est qu’Aschenez étoit un peuple de l’empire d’Assyrie.