Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARTABE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 535).
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ARTABE. s. f. Artaba. C’est une ancienne mesure des Egyptiens, qui selon Isidore, Orig. L. XVI. C. 25, contenoit 72 setiers. Papias, Fannius, S. Jérôme sur Isaïe, C. V, & sur Daniel, C. XI. Palladius, c.76, & un manuscrit de la vie de S. Jean l’Aumônier que le P. Rosweid avoit vu, disoient qu’elle contenoit trois boisseaux & un tiers de boisseau. Quelques Auteurs prétendent que c’étoit une mesure des Perses, parce que l’Auteur de la Vulgate s’en est servi dans Daniel, XIV, 2, & qu’elle fut ainsi appelée d’Artabaze, fils de Pharacides, Général des Armées Persanes, ou d’Artabane, fils d’Histaspe, & oncle paternel de Xerxès. Elle étoit, ajoutent-ils avec Hérodote, L. I, plus grande que le Médimne attique de trois Chœnix. Mais on ne sait précisément ce qu’elle contenoit, & les Auteurs varient fort sur cela. Suidas dit que c’étoit une mesure des Médes, & qu’elle étoit égale au Médimne d’Athènes, qui contenoit six boisseaux romains. Hésychius & S. Epiphane disent la même chose. Le Scholiaste d’Aristophane dit que c’étoit une mesure des Perses & des Egyptiens. Le P. Kirker & le P. Rosweid, Vita Patr. p. 1014, après un Auteur grec cité par Agricola, disent que c’étoit une mesure d’Egypte qui contenoit cinq boisseaux, & que le boisseau d’Egypte, comme celui d’Italie, contenoit huit Chœnix. Pour accorder tous ces sentimens, le P. Kirker distingue trois Artabes, l’une qui contenoit un Médimne attique, & six Chœnix ; une autre qui ne contenoit qu’un Chœnix ; & une troisième qui étoit de cinq boisseaux. Voyez le P. Rosweid à l’endroit cité, & le P. Kirker, dans son Prodr. Copt.

Le mot Artabe est un nom Persan & Egyptien, selon le Scholiaste d’Aristophane.