Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARROCHE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 529).
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ARROCHE. s. f. Plante potagère, ainsi appelée, selon quelques-uns, parce qu’elle ne demeure que huit jours en terre. On l’appelle autrement Bonne-Dame. Atriplex. Sa racine est longue de trois à quatre pouces, droite, fibreuse & annuelle. Elle pousse des feuilles arrondies, chargées d’une poussière blanche, aussi-bien que ses jeunes tiges qui s’élèvent à la hauteur de cinq à six pieds, garnies de feuilles alternes, un peu charnues, anguleuses, ondées, & un peu frisées sur leurs bords, tantôt vertes, le plus souvent d’un vert pâle tirant sur le jaune, & quelquefois lavées de pourpre. Ses tiges & ses branches sont terminées par des épis de fleurs composées de plusieurs étamines jaunes ou verdâtres. A ces fleurs succèdent des fruits composés de deux feuilles, arrondis, de la figure d’une lentille, minces, membraneux, & qui renferment une seule petite semence. Les feuilles d’arroche sont rafraîchissantes, émollientes, & donnent au bouillon une belle couleur d’or : étant prises en plus grande quantité elles lâchent le ventre ; on les met, pour cette raison dans les décoctions pour les lavemens. Ses semences purgent par haut & par bas. L’arroche est ennemie de l’estomac. Sa graine est bonne contre l’épanchement de bile, l’opilation du foie : comme elle provoque à vomir, il ne faut la donner qu’aux gens robustes. L’herbe, autant cuite que crue, appliquée, guérit les furoncles & toutes les duretés, & fait tomber les ongles gâtés, &c.

L’arroche rouge est de la même grandeur & de la même figure que la précédente ; mais ses tiges, ses feuilles & ses fleurs sont d’un rouge brun.