Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARNIQUE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 515).
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ARNIQUE. s. f. Plante. Arnica. L’Arnique est une herbe qui croît à la hauteur de deux ou trois pieds, dont les feuilles ressemblent à celles du plantain, & qui porte une feuille jaune : la fleur a les feuilles disposées en rayons, à-peu-près comme celles de la fleur de souci. Cette herbe croît sur les montagnes & dans les prés. Quelques auteurs l’appellent plantain des montagnes d’autres, plantain des alpes, d’autres doronique à feuilles de plantain, d’autres alisima. Schroder en fait mention dans sa Pharmacopée. Il dit qu’elle est sudorifique & diurétique, quelquefois même un peu vomitive. Il ajoute que les paysans du Holstein s’en servent avec succès contre le sang grumelé & coagulé, & contre la fièvre. Il assure en avoir été témoin. Ils la font bouillir dans de la bierre, & ils boivent cette bierre. Étant mise dans le nez, elle fait éternuer & cracher, & soulage beaucoup le cerveau. Voyez les Acta Medicorum Berolinensium, où il y a quantité de cures extraordinaires, faites par l’infusion d’arnique, sur-tout dans les blessures, les coups reçus, les pleurésies, les fractures de côtes, & autres cas où il y a du sang extravasé, qu’elle fait vomir, ou qu’elle dissipe par les sueurs. M. Fehrius, qui rapporte ces cures, dit que l’infusion d’arnique est souveraine contre la fluxion de poitrine, autrement dite péripneumonie, lorsqu’il y a du sang dans les crachats. Il ajoute que la dose est une pincée ou deux dans de l’eau bouillante, & que l’infusion s’en doit faire comme on fait à celle du thé.