Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARIMATHIE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 499).
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ARIMATHIE. Arimathæa, Arimathia. C’étoit une ville de Judée ; mais on ne convient pas de sa situation. Quelques Auteurs, qui croient que c’est la même que Rhamatha ou Ramarhaïm Sophim, patrie de Samuel, disent qu’elle étoit de la tribu de Benjamin, aux confins de celle de Dan, entre Jérusalem & Japha, & que c’est celle qui s’appelle aujourd’hui Rama, Reméle ou Ramole. D’autres, sans changer cette situation, la donnent à la tribu de Juda ; & S. Luc, XXIII, 51, dit, que c’est une Ville de la Judée ; mais il faut savoir qu’au temps de Jésus-Christ, & depuis le retour de la captivité, les tribus ne furent plus distinguées, & que tout ce qui ne fut pas compris sous le nom de Galilée, s’appela Judée. Sur le soir il vint un homme riche, nommé Joseph, qui étoit de la ville d’Arimathie, & disciple lui-même de Jésus. Joseph d’Arimathie, noble Décurion, lequel attendoit aussi le royaume de Dieu, vint trouver hardiment Pilate, & lui demander le corps de Jésus. Simon. Il étoit d’Arimathie, qui est une ville de Judée. Port-R. Joseph d’Arimathie, disciple de Jésus, mais disciple caché, parce qu’il appréhendoit les Juifs. Bouh. Après ces exemples, & un usage constant, dont personne ne peut douter, je ne sais pourquoi quelques Dictionnaires disent Arimathée, si ce n’est qu’ils aient préféré l’autorité de la Bible de Genève, de celle de Louvain & de Chateillon, à celle de tous nos meilleurs traducteurs nouveaux. Je ne lâche parmi ceux-ci que Royaumont qui ait dit Arimathée ; & parmi les Anciens même, Le Fèvre d’Etaples dans la Bible d’Anvers, Olivétan & Calvin dans celle de Neufchastel, ont traduit Arimathie.