Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARCHIMIME

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 476).

ARCHIMIME. s. m. Archimimus. Ce mot vient du grec ἄρχη, & μῖμος, Mime, qui vient de μιμέομαι, j’imite. Archimime est la même chose que Archibouffon, Maître bouffon. Les Archimimes étoient chez les Romains des gens qui contrefaisoient les manières, les gestes, la parole des personnes mortes & vivantes. Les Archimimes ne furent d’abord employés que sur le théâtre ; on les admit ensuite dans les festins, & enfin dans les funérailles, où ils marchoient après le cercueil, contrefaisant celui que l’on conduisoit au bûcher. Suétone rapporte qu’aux obséques de Vespasien, l’Archimime Pavon, qui le contrefaisoit, ayant demandé à ceux qui avoient soin de la cérémonie, combien elle coûteroit, & ceux-ci lui ayant répondu, cent mille sesterces : « Donnez-moi, dit-il, cent sesterces, & jetez-moi dans le Tibre. » Il vouloit marquer l’avarice du Prince mort. Casaubon croit aussi que ce fut un Archimime que celui qui sous Tibère voyant passer un mort, se chargea d’aller dire à Auguste, qu’on ne donnoit point encore les legs qu’il avoit faits au peuple. Tibère l’ayant fait venir, lui fit payer les legs d’Auguste, & l’envoya au supplice, en lui ordonnant d’aller dire à Auguste qu’on payoit ses legs. Ces Archimimes prenoient des masques dans les funérailles ; & Licet dans son ouvrage des Lampes des Anciens, Liv. VI, ch.7 & 8, expliquant une lampe, où il y a un masque la bouche béante, prétend que c’est un masque d’Archimime. Baudoüin en a fait aussi graver plusieurs dans son livre, De Calceo, ch. 6. M. de Tillemont a évité de dire Archimime, il dit Comédien. Dans les funérailles de Vespasien, le Comédien qui le représentoit, &c. Hist. des Emp, T. II, p. 42.