Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARCHICHAPELAIN

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 474).

ARCHICHAPELAIN. s. m. Archicapellanus. C’est le nom que l’on donnoit autrefois au grand Aumônier de France. On l’appeloit aussi quelquefois Chapelain absolument, & signifioit par excellence & par antonomase, le grand Chapelain du Palais, dit Rouillard, dans son livre intitulé, le Grand-Aumônier de France. C’est au grand Aumônier, comme Archichapelain, d’avoir la surintendance du chœur, pour ce qui est du chant, de la musique, ou psalmodie, & direction du service divin qui doit être célébré devant le Roi, des côtés duquel il est inséparable. Rouillard. La charge de l’Archichapelain avoit beaucoup d’affinité avec celle du grand Chancelier ; on trouve même des Prélats qui signent indifféremment Archichapelain, ou Archichancelier. Ce qui fait croire à quelques Savans, que sous la première & la seconde race de nos Rois c’étoit la même chose. Le II concile de Châlons, en 813, can. 44, le leur défendit. Strabon dit qu’ils connoissoient des affaires des clercs. C’étoit à eux à donner la bénédiction à la table du Roi. M. de Laurière dans les Notes sur Ragueau, remarque que le mot capella signifioit au temps de la basse latinité, non-seulement une chapelle, mais aussi le lieu où l’on expédioit les lettres du Roi, d’où il est arrivé que le Chancelier a été appelé Archichapelain. M. Archon, dans son Histoire ecclés. de la Chapelle des Rois de France, dit que les grands noms d’Archichapelain & d’Archichancelier, & les autres semblables, cesserent d’être en usage au commencement de la troisième race. On vit cependant revivre ce titre d’Archichapelain, comme l’a remarqué le même Auteur, sous Henri I, en la personne de Baudouin, qui étoit en même temps Chancelier, & qui fut ensuite Evêque de Noyon.