Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARAXE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 457).
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ARAXE. Araxes. Fleuve d’Arménie, dont Eustathius dit que le nom vient du verbe ἀρασσειν, parce qu’il rompt & emporte tout dans ses débordemens. Aussi emporta-t-il les ponts qu’Aléxandre, & avant lui Xerxès, y avoir voulu construire. Peut-être aussi a-t-il été ainsi nommé, parce que, comme dit Méla, Liv. III. Ch. 1. il se brise avec violence contre les rochers qu’il rencontre dans son lit. Mais quelle apparence qu’un nom en usage avant l’empire des Grecs en Asie, soit grec ? Autant vaudroit-il peut-être le tirer de רחש, racash, qui signifie bouillonner, parce qu’en se brisant contre ces rochers il bouillonne.

Les anciens parlent de la source & du cours de ce fleuve si différemment, qu’il faut nécessairement qu’il y eût plusieurs fleuves de ce nom. Certainement celui qu’Hérodote décrit sous le nom d’Araxe, Liv. VI, est l’Oxus. Voyez les Notes de Vossius sur Méla, p. 244. Il ne doute point que l’Oxus avant la conquête d’Aléxandre ne s’appelât Araxe. Les Perses appellent l’Araxe, Arass, disent quelques Ecrivains ; mais l’Auteur de l’Ambassade de D. Garcias de Silva Figuéroa en Perse, dit qu’ils l’appellent Cradamir.