Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/APPÂTER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 426).
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APPÂTER. v. a. Mettre un appât ou une amorce à un hameçon, ou à un piége, pour attraper du poisson, du gibier, ou des bêtes nuisibles. Inescare, escâ allicere.

Appâter, signifie aussi, donner à des oiseaux certaines pâtes pour les engraisser. Les chapons du Mans s’engraissent bientôt quand on a soin de les appâter. Ce mot est bien moins usité à Paris qu’en province, en ce sens, on dit au lieu d’appâter, donner de la pâtée. M. de Valincourt a dit dans la fable du Rossignol en cage,

La fille du logis le vient tous les matins
Appâter de ses propres mains.

Appâter, se dit par extension, du soin que prennent les femmes de faire manger les petits enfans. Cet enfant ne peut manger tout seul ; il faut avoir soin de l’appâter. On dit aussi en badinant d’un vieillard goutteux, ou de quelqu’un qui ne peut pas se servir de ses mains, qu’il faut l’appâter.