Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/APHRONITRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 405).

APHRONITRE. s. m. Aphronitrum. Ecume de nitre, c’est-à-dire, ce que le nitre a de plus subtil, & de plus léger. L’aphronitre n’entroit point dans la Médecine du temps de Galien. Il étoit seulement à l’usage des baigneurs, qui l’employoient à frotter le corps des personnes qui prenoient le bain. Selon Pline, il s’apportoit d’Asie à Rome, & il se formoit dans des cavernes ; une partie se ramassoit encore attachée aux parois, & l’autre déjà tombée en bas.

Gauthier Christophe Schelhammer, dans un Traité qu’il a fait du nitre, parle de l’aphronitre au c. III, & taxe d’une grande ignorance ceux qui ne distinguent point ἀφρόνιτρον, l’aphronitre, ou le nitre écumeux, de l’ἀφρὸς νίτρου, l’écume de nitre. Ignorance néanmoins qui leur est commune avec les Médecins Arabes, avec Pline & Martial ; mais Dioscoride, Sallien, Ætius, Eginète les distinguent.